Un séisme, le plus important de l’histoire moderne du Maroc, de part sa force, survenu le 8 septembre 2023 à 23 h 11min heure locale atteignant une magnitude 7 sur l’échelle de Richter a causé plus de 3000 morts et plus de 6000 blessés, des destructions massives des villages et des habitations ; il a aussi endommagé le patrimoine architectural de la région d’Al Haouz. L’épicentre du séisme se trouvant dans le Haut Atlas à 71,8 km au sud-ouest de la ville de Marrakech.
Les secousses qui ont provoqué de sérieux dégâts et l’effondrement de nombreux bâtiments, ont été ressenties dans plusieurs régions du pays ainsi qu’au sud de l’Espagne, au sud du Portugal, au nord de la Mauritanie et au sud-est de l’Algérie.
La réaction des autorités était à la mesure de la catastrophe
Dès que le séisme a frappé, les institutions marocaines de crise se sont mises en mouvement pour étudier la situation, apprécier son évolution et organiser la riposte d’urgence. Les autorités locales, les forces de l’ordre et les équipes de la protection civile ainsi que des départements ministériels concernés se sont promptement mobilisés.
Le Maroc a une expérience dans la gestion des catastrophes naturelles et qu’il en a même fait bénéficier d’autres pays amis. Le Maroc a vécu dans son histoire récente, deux autres séismes, celui d’Agadir en 1960 avec plus de 12 000 victimes et celui d’Al-Hoceima au nord avec plus de 600 victimes. Le récent séisme a exigé des autorités d’innover et de réagir rapidement dans leurs opérations.
Quelques heures après le séisme, et sur hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les Forces Armées Royales ont déployé d’urgence des moyens humains et logistiques, aériens et terrestres très importants, ainsi que des équipes d’intervention spécialisées de recherche et sauvetage et ont installé des hôpitaux médico-chirurgicaux de campagne.
L’immense élan de solidarité des Marocains partout où ils vivent
A ce moment tragique, le monde entier a assisté à un élan de patriotisme digne de celui de la Grande Marche Verte de 1975.
Dans une impulsion exceptionnelle de solidarité, les citoyens ont immédiatement afflué massivement, aux centres de transfusion sanguine pour faire don de leur sang.
Ainsi, les marocaines et marocains, particuliers, sociétés civiles ont fait preuve d’une solidarité instantanée et d’un sens saillant de nationalisme sans égal. Partout du Royaume, toutes et tous se sont mobilisés instinctivement pour arranger des actes citoyens de collecte de produits de première nécessité et des dons en nature en les acheminant par leurs propres moyens, jusqu’aux zones sinistrées.
Aides internationales : Un choix efficace et non politique
Le Maroc peut se flatter de voir que les offres d’aide et d’assistance affluaient des quatre coins du monde ; ainsi, il a exprimé sa gratitude aux expressions sincères et dignes de bonne foi de solidarité.
Seuls l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats Arabes Unis ont vu leurs propositions de soutien officiellement acceptées par le Maroc. Ce nombre réduit s’explique par la décision de procéder, tout d’abord, à une évaluation minutieuse des besoins spécifiques sur le terrain, à une identification des lieux et des villages sur lesquels il vaut mieux concentrer les moyens au lieu d’une surabondance d’aides étrangères qui pourraient rendre encore plus désordonnée l’aide réelle sur le terrain puisqu’un déploiement massif et non-coordonné serait contreproductif.
La Communauté Marocaine au Canada : Une forte mobilisation
Fièrement attachés à leur pays et constamment mobilisés pour son développement et pour la défense de ses causes à l’instar de tous les marocains où ils vivent, les Marocains au Canada, en tant qu’une seule famille, se sont à nouveau pleinement engagés dans l’effort national pour pallier l’impact du séisme et ils viennent de le prouver une nouvelle fois.
La reconstruction dans la résilience
Après que les autorités marocaines aient administré les premiers temps d’urgence, aient compté les victimes, aient enterré les défunts , aient secouru et soigné les blessés, le Maroc entame, aujourd’hui, une nouvelle phase qui est celle de la reconstruction dans la résilience.
Le plan d’action et de résilience s’appuie sur la vision Royale d’une réponse forte, rapide et volontariste qui respecte la dignité des populations, leurs us et coutumes et leur patrimoine. Les mesures ne tendent simplement pas à restaurer les dégâts du séisme, mais à entreprendre un plan intégré pour la reconstruction et la mise à niveau globale des régions affectées, aussi bien en termes de renforcement des infrastructures et de l’amélioration de la qualité des services publics.
Garder le sourire, quoi qu’il arrive…
La vie commence à reprendre graduellement son cours normal, la ferveur de solidarité dont ont fait preuve les Marocains depuis cette tragédie et la mobilisation extraordinaire des autorités redonnent de l’espoir aux sinistrés. Très touchés par ces initiatives solidaires, les habitants du Haut-Atlas se disent fiers et persuadés à dépasser cette crise. Avec le recul sur cet événement dramatique, on peut en tirer quelques leçons et conclusions : Tout d’abord, il y a eu une démonstration d’un Etat solide avec des institutions fortes capables de se mobiliser et de gérer les crises. Le déploiement rapide de l’armée, de l’administration territoriale, des forces de l’ordre, de la protection civile… et leurs capacités à mener des actions coordonnées démontrent que le Maroc Nouveau dispose d’une véritable puissance publique, dans sa dimension gestionnaire.
Ce tremblement de terre nous renseigne autant sur les vertus ancrées que sur les qualités d’un peuple marocain empathique, aussi solidaire et très généreux.
Par Abdel-Jalil Zaidane pour Maghreb Canada Express, Vol. XXI, N°10, Page 03, Édition du mois d’Octobre 2023.