Youpi ! On va avoir de la démocratie plein les rues;  du Caire à Alexandrie en passant par les plus petites bourgades de la vallée du Nil ! De quoi transformer le sourire énigmatique du sphinx en rictus de rage ! La rage de ceux et celles qui ont  en marre de voir n’importe quel militairillon tiers-mondiste se payer leur tête en arborant le masque de la démocratie!

Tenez-vous bien, on va vous la raconter en deux paragraphes : L’armée (soucieuse, paraît-il de l’avenir du pays et surtout de la démocratie, ne l’oublions pas) a sommé un président (élu par une démocratie qui ne marche pas au pas martial) de régler ses problèmes avec son opposition (qui avait perdu démocratiquement les dernières élections) dans un délai de 48 heures !

Moise face au Pharaon n’aurait pas fait mieux !

Passées les 48 heures, l’Armée (qui fait de la démocratie, comme les militaires font de la musique), fait sauter le gouvernement, emprisonne le Président, jette des fleurs à ceux et celles qui crachent sur ce président et crache du feu sur ceux et celles qui crient au viol !

Mais qu’a fait Morsi de si grave pour que l’armée prenne une décision, dont la gravité a rendu muettes toutes les grandes démocraties du Monde ? Démocraties qui, dans leur (agréable ?) surprise, ont même failli applaudir d’admiration en… Public !

Pour comprendre l’incompréhensible, revenons  à cette l’heure tardive de la nuit où Housni Moubarak attendait l’ordre de parler au Peuple Égyptien; ordre qui vint lui signifier de f… Le camp après la conclusion d’un meeting entre ses officiers et leurs homologues Américains au Pentagone.

C’est cette nuit que la dictature (militaire) aurait décidé de faire un repli stratégique; repli qui a permis à Morsi de remporter les élections, aux stratèges de changer de fusil d’épaule et au peuple de croire à un miracle !

Et c’est à Morsi, l’islamiste, que revient le fardeau d’accomplir, en une année de règne ce miracle et faire sortir l’Égypte d’un marasme que d’autres ont mis des décennies à mettre sur place !

À Mission impossible, échec planifié

La suite on la connaît. On suspend la constitution. Et comme on n’est pas à un viol prêt, on nomme toute la structure qui a pris la place du « régime islamiste » en se référant à cette même constitution suspendue !

Le président, malgré lui, annonce, sur fond de tir aux pigeons (mais où les pigeons sont vous savez qui) qu’il va y avoir des amendements à la constitution et …des élections législatives puis d’autres présidentielles!

Les Américains, qui semblent avoir trouvé la plaisanterie à leur goût, s’empressent de déclarer qu’ils «sont rassurés par l’agenda et la feuille de route des nouveaux prêtres de la dictature «démocratico-militaire » qu’on avait cru avoir fait sortir par la porte de service, mais qui est revenue en force, et par la force, en défonçant la grande porte.

Malgré le manque de sérieux et le burlesque de la situation, on ose quand même poser la question suivante : Morsi aura-t-il le droit de se présenter aux prochaines élections ? Blague de mauvais goût !

Qu’en est-il du Maroc ?

Loin de l’Égypte, voilà le Maroc qui fait, lui aussi,  sa crise politique à la veille du mois de ramadan !

M. Chabat, Secrétaire général du parti de l’indépendance (Istiqlal), sans doute se croyant très drôle, a poussé ses ministres a démissionner en bloc du gouvernement « islamiste » de Benkirane.

Rien à dire… Sinon deux petites choses:

1.         Il reste à l’Istiqlal de terminer sa dernière bataille de libération : Sa propre libération de M. Chabat;

2.         La couleur politique du ministre chargé des marocains résidant à l’étranger commence à poser problème. Il est temps de penser à nous doter d’un ministère technocrate afin d’éviter que les solutions (en cours) à nos problèmes ne deviennent des cauchemars !

L’autre solution serait de dissoudre ce ministère carrément et de le remplacer par un haut-commissariat chargé des Marocains résidant à l’étranger.

Maghreb Canada Express souffle ses dix bougies !

Eh oui ! Le numéro que vous tenez entre les mains est le premier de notre onzième année d’existence !

Nous avons terminé la 10ième année en beauté… Avec deux procès contre deux institutions étatiques marocaines pour défaut de paiement. Nous avons gagné ces deux procès au tribunal de première instance.

Pour le moment, une seule des deux institutions est allée en appel; sûrement pour dire « Ce n’est pas de ma faute, c’est la faute à l’autre!». Après tout, pourquoi se priver du luxe de faire traîner les choses ? Du moment que l’avocat est payé avec l’argent du contribuable !

De quoi proposer une loi qui récompenserait les fonctionnaires qui gagnent des causes contre des contradicteurs, mais qui oblige ceux qui perdent à payer de leur poche les frais de justice.

Car dans certains cas, les frais payés par le gouvernement aux avocats, excèdent de loin les sommes réclamées par les plaignants !

Pourquoi alors ne pas arranger les choses à l’amiable ? Ce n’est pas Maghreb canada Express qui dira le contraire ! Mais nous allons revenir sur ces deux affaires plus en détail, une fois la justice aura définitivement tranché…

Joyeux Ramadan , et gardez toujours Espoir !

Abderrahman El Fouladi

 

 

 

By AEF

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