Par Miloud El Kharmoudi (Traduction exclusive pour MCE par Majid Blal)

miloudAprès 1921 et la découverte du phosphate et de sa riche teneur en acide phosphorique, s’était posée la problématique de la main d’œuvre, l’absence d’une infrastructure et le besoin de supports de communication.

Il a été, alors, décidé de recruter une équipe de crieurs publiques pour écumer le sud du Maroc et les hauteurs de l’Atlas en diffusant le message » Qui veut un emploi et une maison n’a qu’à partir à Khouribga ».
C’est ainsi qu’avaient commencées les premières vagues de migration interne et de mobilité secondaire, visant Boujniba. Flux de travailleurs qui a débouché sur la transformation et l’élargissement du Douar Raïs Bloc Rouge. Cette initiative a fini par donner 428 logements dont 68 réservés aux cadres et aux ingénieurs européens ainsi qu’aux institutions socioculturelles qui viennent avec: École rouge, la minoterie, le four public, les points d’eau potable…
Tout cela pour créer une structure favorable ;a la sédentarisation de la classe ouvrière qui affluait en nombre important en région.
Question de logistique et de moyens de transport du minerais, il y avait l’initiative de louer ou d’acheter de solides mules capables de transporter le phosphate. On peut mentionner à ce niveau, le nom de Mohamed Rachiq qui possédait de toute une caravane de mulets au point d’être surnommé Boubghaïl ( Propriétaire d’une flotte de mules).
Au début de juin 1921, il y a eu extraction de 33000 tonnes de phosphates qui a été transporté par le premier train reliant Boujniba au port de Casablanca où a été exporté 8300 tonnes vers Marseille à bord d’un bateau nommé Boujniba
Au début de juin 1921, il y a eu extraction de 33000 tonnes de phosphates qui a été transporté par le premier train reliant Boujniba au port de Casablanca où a été exporté 8300 tonnes vers Marseille à bord d’un bateau nommé Boujniba.
L’OCP était embryonnaire et n’occupait qu’un modeste local en pierre dont subsiste encore le vestige sur le terrain.
Avec l’agrandissement du Quartier Raïs, une nouvelle interaction sociale avait pris place et avait donné naissance à une vie culturelle englobant les travailleurs établis, les nouveaux arrivants de toutes les régions du Maroc et les français. Cette proximité entre les travailleurs issus de la diversité avait crée un ensemble d’activités dont la fête et les danses qui se déroulaient le jour de la paie…Bien festive, les genres s’y côtoyaient: Ahouach, Houara…
Avec le développement des techniques d’extraction et l’amélioration des exportations grâce à l’efficace main d’œuvre et aux moyen de transport en pleine modernisation, il est apparu en 1923 le besoin de se doter d’un nouveau centre urbain moderne à la périphérie de Boujniba et c’est ainsi qu’il avait été décidé d’ériger la ville de Kouribga en 1924.
Initiative qui posait la question de la justification du changement du pôle de décision de Boujniba à Khouribga. Deux courants donnent deux raisons différentes à cette situation.
Paul Pascon avait formulé son argumentation qui avançait une raison géologique: La constitution instable du sous sol de Boujniba.
La deuxième explication voudrait que la France, ayant voulu éviter de probables attaques en altitude par la guérilla et les résistants berbères, avait préféré Khouribga qui est bien à plat sur un environnement plus facile à surveiller que Boujniba.

Références :
Mohamed Sahsah, « Khouribga, genèse d’une ville minière » , 1994 – Université de technologie de Belfort – Montbéliard
Paul Pascon, Les villages miniers de l’Office Chérifien des Phosphates. En collaboration avec LAZAREV Grigori – 4 tomes ronéotés inédits – 450 p, – Bibliothèque O.C.P. 1959 .
Abdelaziz Aididi, Problématique de développement d’une ville minière Khouribga.

Source : Maghreb Canada Express, N°03, Vol. Xiii , Page 3, Mars 2015.

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