L’organisme E-Passerelle, en collaboration avec le Conseil des arts de Montréal, a organisé le 21 mai dernier une conférence-débat au Studio Musique du Conseil des Arts de Montréal dans le cadre du projet les mille et une soirées littéraires.

Cette conférence a porté sur les spécificités de littérature de consonance amérindienne sous le thème : Textes et contextes amérindiens.

e-passerelleOnt participé à cette rencontre des auteurs de renom : Isabelle St-Amand auteur du livre ( La crise d’Oka en récits), Moe Clark ( poète, conteuse), Véronique Hebert ( auteure, femme de théâtre) et Bob Bourdon ( conteur traditionnel).

Lors de cette rencontre, ponctuée d’abord par un mot de la responsable du département littérature et cinéma du Conseil des arts de Montréal Mme Réjane Bougé, et animée par Kamal Benkirane, directeur général de l’Association Culturelle Passerelle et Fayrouz Fawzi doctorante en sociologie littéraire, l’accent a été mis sur les spécificités des expressions culturelles et les mouvements de contestation qui suscitent de plus en plus d’interrogations au sujet des cultures autochtones.

Des questionnements ont été abordés portant, entre autres, sur les genres littéraires en vogue dans cette littérature, sur les discours sociaux et historiques à travers lesquels il faudrait comprendre la posture des écrivains autochtones du Québec et du Canada, sur l’attitude des auteurs et artistes autochtones quant à l’universalité, ainsi que sur le rôle que peut jouer la littérature pour contribuer à la transmission des récits de génération en génération.

Pour les œuvres qui ont été fondateurs de cette littérature amérindienne au Québec, mentionnons, entre autres, ceux écrits en français tels que

La saga des Béothuks (1996) de Bernard Assiniwi et Ourse bleue (2007) de Virginia Pésémapéo Bordeleau. La jeune auteure innue, Naomi Fontaine, émerge par son œuvre (Kuessipan) en 2011 allant de pair avec l’œuvre dénonciateur et revendicateurs d’An Antane Kapesh, ces écrits donc témoignent avec force des réalités autochtones contemporaines et militent pour la préservation de leur langue et de leur culture.

Pour Rita Mestokosho par exemple qui a été porte-parole de l’opposition au projet de détournement de la rivière Romaine, la préservation de la culture va de pair avec celle du territoire. Aussi, avec le mouvement Idle No More lancé dans l’Ouest du Canada par quatre femmes : Nina Wilson, Sylvia McAdam, Jessica Gordon et Sheelah McLean,  certains auteurs y sont complètement engagés tels que Natasha Kanapé Fontaine. Ce mouvement a été déployé en réaction à l’adoption par le gouvernement Harper de la loi omnibus C-45 et qui avait entraîné, selon les manifestants, la violation des traités ancestraux.

L’apport de la littérature de consonance amérindienne au Québec et au Canada a toujours été primordial pour l’enrichissement de l’imaginaire collectif des Amériques. Mauricio Gatti, auteur de (La littérature amérindienne au Québec) croit que « tant que la littérature amérindienne sera en période de constitution, elle sera subordonnée à d’autres forces telles que la politique, les revendications territoriales, l’ethnicité, et formera un champ général de connaissance mélangé à l’histoire et l’anthropologie.

Dans le projet (Les mille et une soirées littéraires) mandaté par l’organisme E-Passerelle, il s’agit d’organiser des rencontres littéraires thématiques qui ont trait aux littératures francophones du Québec ainsi qu’à la littérature québécoise. Ces rencontres, qui répondent à un besoin du public montréalais, ont pour but de faciliter les échanges culturels et de favoriser l’intégration des écrivains québécois issus de toutes les origines.

 Par Kamal Benkirane, Directeur général de Association Culturelle Passerelle (www.e-passerelle.ca)

Source : Maghreb Canada Express, page 19, Volume Xiii, Numéro 06, Juin 2015

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