Je ne m’estime pas géopoliticien, mais simple observateur qui s’intéresse à ce qui se passe autour de lui avec un modeste œil critique.
Cet article sort « des tripes » après avoir observé et suivi les interventions sur différentes chaînes de TV internationales où des experts et des intellectuels des différents pays, expriment leur empathie envers l’Ukraine en s’indignant de ce qu’elle endure par le cousin russe. Je compatis à mon tour avec cette population , mais en même temps je crie mon indignation quand la connerie humaine de ces donneurs de leçons qui expriment indirectement leur racisme et leur régionalisme négatif au grand jour.
Après la 2ème guerre mondiale, plusieurs conflits du même type, sinon pire que chez les slaves , mais ces occidentaux et beaux parleurs n’ont pas bougé le petit doigt lors des exterminations beaucoup plus atroces qui ont eu lieu ailleurs, je citerais à titre d’exemple les massacres en 1982 perpétrés envers des Palestiniens du quartier de Sabra et du camp de réfugiés palestiniens de Chatila situés à Beyrouth-Ouest par les milices chrétiennes des phalangistes lors de la guerre civile libanaise et l’intervention israélienne au Liban. Selon les estimations, le massacre fit plus de 3 500 victimes. En 1994 en Afrique, au Rwanda en seulement 100 jours, environ 800 000 personnes, principalement de la tribu Tutsi, ont été massacrées. Entre 1992 et 1995 en ex Yougoslavie, durant la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995) les troupes serbes ont massacré les populations musulmanes à Srebrenica où les familles sont séparées: les hommes obligés de rester quant aux femmes et enfants, ils sont expulsés et déportés en bus. Plus de 20 000 musulmans sont déplacés de force en territoire contrôlé par les Bosniaques.
Plus de 8000 hommes et garçons restés dans l’enclave ont été massacrés. Ils sont fusillés ou décapités avant d’être enterrés dans des charniers. Les atrocités des guerres En Syrie, en Irak, au Yémen en Birmanie, sont passées sous silence en comparaison avec l’importance donnée à ce qui s’est passé en Ukraine.
Laissant aux experts l’analyse du pourquoi et du comment de cette guerre. Je me limite à mettre en exergue l’hypocrisie des occidentaux piégés dans leur jugement à plusieurs vitesses, ainsi les gouvernants des pays d’Europe, d’Amérique et ailleurs se sont impliqués dans ce conflit qui était révélateur de la médiocratie de ces décideurs qui volontairement considèrent les Africains, les Arabes et les musulmans comme des humains de second ordre en comparaison à ces européens.
Vue l’importance de la mobilisation de tous pour faire fléchir Poutine, l’histoire retiendra que les humains dans ce bas monde ne sont pas considérés de la même manière , et les beaux discours des pays de l’occident ne font plus écho, puisque ce qui s’applique sur les uns ne s’applique pas sur les autres et la dichotomie a été toujours de mise dans les jugements et les traitements.
Ce qui m’a donné une sueur froide, confirmant cette impartialité humaine sont les médias qui ont traité cette tragédie d’une manière particulière , je citerais que lors d’une table ronde débat sur cette guerre en Ukraine, un journaliste sur LCI lançant un appel pour aider aussi les animaux de compagnie des Ukrainiens en les autorisant à venir se réfugier dans les pays voisins, ce qui ne m’a pas empêché d’imaginer dans un monde équitable un sub-saharien, essayant de traverser la mer vers le soi-disant monde meilleur , demandant asile avec son dromadaire de compagnie
Ceci ne m’empêche pas de compatir pour l’humain qu’il soit Ukrainien, Rwandais ou de Birmanie.
N’est ce pas ce comportement est la preuve de l’ hypocrisie de l’occident que de mobiliser tous ces moyens pour cette région et laisser faire dans d’autres contrées comme s’il ne s’agit pas d’humains d’où ces Deux poids et ces deux mesures qui constituent une honte pour politicards qui crient à l’humanisme et à la protection de son semblable alors que sur le terrain on constate le contraire.
Par Abderrazaq MIHAMOU (Consultant senior IT, Coach professionnel) pour Maghreb Canada Express, Vol. XX, N°05 , page 7, MOIS DE MAI 2022 .